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LA VIE D'UN ANTIQUAIRE

Qui est la star ?

Laurent Vanlian

Un antiquaire émérite reconnu par ses pères pour ses compétences et son expérience dans le domaine de l'antiquité brocante. C'est donc naturellement vers lui que la rédaction d'Agapuces s'est tournée pour cette interview.

Pourquoi ce choix ?

Initié dès l'enfance !

Laurent a commencé très tôt dans cet univers. À 15 ans, déjà, il accompagnait son père sur les brocantes, une première initiation, et non des moindres, qui lui donnera expérience, mais surtout la passion des belles choses !

C'est quoi ?

Une passion

Il faut aimer l’art en soi, les meubles, aimer les restaurer, avoir le gout de posséder ces objets à un moment. Sinon il y a des écoles qui forment. Mais le vrai métier s’apprend sur le tas, avec la passion on y arrive ! Ce n’est pas la même approche que quand on vend des meubles design, quand on est antiquaire, faut se renseigner sur l'origine du produit et son histoire.

Moderne ou ancien ?

Les deux ensemble !

Parlant beaucoup de Notre-Dame ces derniers temps, rappelons-nous que la cathédrale date du XIVème siècle, or la flèche de 1850 (XIXème). Napoléon III, ayant lancé des rénovations et travaux de modernisation dans le pays. C'est lui qui fit ajouter cette flèche car il aimant l'art gothique. C’était un peu comme quand on a mis la pyramide dans le Louvre...

L'Interview.

L'interview d'Agapuces

Avril 2018

Comment devenir antiquaire ?

Avant tout, être passionné !

Il faut aimer l’art en soi, les meubles, aimer les restaurer, avoir le gout de posséder ces objets à un moment. Sinon il y a des écoles qui forment. Mais le vrai métier s’apprend sur le tas, avec la passion on y arrive ! Ce n’est pas la même approche que quand on vend des meubles design, quand on est antiquaire, faut se renseigner sur l'origine du produit et son histoire. Moi, je vais chercher des meubles partout dans le monde. Si je n’ai pas d’histoire à raconter dessus, je vais chercher pour savoir réellement son histoire, pour savoir qui il est.

Comment se faire connaître ?

Par tous les moyens...

Ce qui compte c’est d’avoir un bon relationnel sur le marché de Saint-Ouen. Fréquenter les autres puces et juste se balader, acheter à des confrères et se présenter. Après, je suis d'une autre époque moi, je ne sais pas comment on fait aujourd’hui. Sur internet peut-être...

Comment avez-vous commencé ?

Antiquaires de père en fils

J’ai commencé jeune, j’ai travaillé dès mes 15 ans avec mon père déménageur. Je ne voulais plus de patron, donc, comme j’aimais les meubles, que je les portais à 20 ans, j’ai commencé comme antiquaire à Saint Ouen. J'ai donc pu me constituer une solide base de connaissances et me suis lancé sans connaître beaucoup de choses, mais avec beaucoup de passion. Tout cela, sans jamais avoir travaillé pour quelqu’un d’autre que mon père.

Spécialiste en quoi ?

XIXème siècle

Je fais une partie du XIXème siècle, de 1830 à 1890. C’est-à-dire des meubles japonais avec des dragons, orientaux, qu’on peut trouver au musée d’Orsay ou au Metropolitan Museum de New York par exemple. Et c’est Levantin (du Moyen-Orient ou d’asie), mais français, le style de l’époque veut ça.

Tout le monde peut le devenir ?

Non.

Non, il faut d’abord avoir la passion, si on ne l’a pas, on n'aura pas la patience qu’il faut pour être antiquaire.

Quelle est la différence entre brocanteur et antiquaire ?

D'occasion ou de collection.

La brocante, c'est de l’occasion. Le brocanteur vend tout : frigo, ampoules, bric-à-brac... Il vend tout et rien. En revanche, un antiquaire vend des produits de l’antiquité, des pièces de musées peut-on dire. Moi, tu m’amènes un truc très beau, si ce n’est pas mon domaine, je n’achète pas. C’est la différence entre une majorette et une danseuse d’Opéra, les deux dansent ; mais il y’en une qui est une star et l’autre qui se prend pour une star.

Qui sont vos clients ?

Très divers

Je vends dans le monde à des chinois, des américains, des français et j’achète partout : Suède, Belgique, Canada... Mais toujours à distance, j’ai une relation de confiance avec mes clients, je n’ai jamais été arnaqué. J'ai trois types de clients en particulier qui se promènent, aiment bien et achètent. L’antiquaire qui achète et prend quelque chose de bien précis et qui s’adresse spontanément à moi. Et le décorateur, qui a des projets et s’adresse aussi spontanément à moi.

Où trouver des produits ?

Tout dépend...

J’ai commencé jeune donc je connais bcp de marchand qui m’envoie des produits. Et le vendredi matin à 6H tout les antiquaires de Saint Ouen se retrouvent et s’échangent ou se vendent des meubles. Sinon, j’achète par le bouche-à-oreille à des confrères. 50% des achat,s 30% dans des salles des ventes et 20% à des particuliers qui viennent me voir.

Combien de temps gardez-vous vos pièces ?

Pas vraiment de règle.

Il y en a que je peux garder 20 ans chez moi avant de les vendre, mais si un client me demande quelque chose de précis et que je l’ai, je le lui fait voir et le lui vend, sinon je le garde. Je suis surtout devenu un collectionneur avec le temps *rire*. Sinon, c’est très variable une chaise peut rester en boutique 2 jours comme 15 ans.

Quels sont les facteurs déterminants à l'achat ?

La confiance.

Ils savent que s’ils recherchent quelque chose du 19ème siècle, je l’aurais ou pourrais le trouver. Après, avec le temps, ils reviennent parce qu’ils savent que je suis honnête et que j’ai un bon relationnel, si je vends à un décorateur il sait que je pourrais trouver ce dont il a besoin.