Une opérette d'un nouveau genre qui a attiré notre attention !

Au cours du mois de novembre dernier, nos quatre rédacteurs ont eu la chance d’assister à un spectacle d’un genre assez particulier : une opérette en accès libre et gratuit organisée par l’association Opéracting, dont le but est de rendre l’opéra accessible à tous et d’accompagner professionnellement les jeunes chanteurs qui débutent dans le milieu. Découvrez le récit de cet événement pas comme les autres, représenté à la salle Rossini au cœur de la Mairie du 9ème arrondissement de Paris.

La nuit est déjà tombée sur la Rive droite de Paris. Sous la pluie et le froid, des dizaines de personnes affluent vers la rue Drouot pour assister à la représentation annuelle des Saisons d’Opéracting. Fondée en 2011, cette association s’est donnée pour but de permettre à l’opéra de toucher un public plus vaste et de rendre les représentations accessibles : une logique d’ouverture et de partage à travers la médiation culturelle. Chaque année, elle organise un spectacle gratuit et ouvert à tous dans un théâtre ou une salle de Paris. Cette année, c’est à Montpellier que l’opéra a lieu : il s’agit d’une adaptation du Docteur Miracle (Charles Lecocq, 1857) par Alexandre Camerlo, fondateur et directeur de l’association. C’est également lui qui a assuré la mise en scène et la scénographie de l’opérette que nos rédacteurs sont allés voir : Pomme d’Api d’Offenbach, composé en 1873.

Je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais opéra. Moi, si je devais résumer l'opéra aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui ont tendu l'oreille, au moment où il le fallait, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée... Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ça n’est pas mon cas, comme je disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu : et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie... je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent « Mais comment font-ils pour rendre si beau une opérette », et bien je leur réponds très simplement, je leur dis que c’est ce goût de l’amour ce goût donc qui a poussé aujourd’hui Opéracting à entreprendre une construction magique, au service de la communauté, à faire le don, le don de soi...

- Stéphane Deniel, philosophe connu.

Ces derniers ont découvert le spectacle par l’un d’entre eux qui a collaboré à la réalisation des décors du spectacle, réalisés en cartons réemployés. En effet, Opéracting a fait appel à l’association Carton Plein 75 pour la matière première qui a servi à réaliser les décors. Cette association parisienne emploie et accompagne un public en situation de grande précarité, dans le cadre de contrats d’insertion. Leurs salariés collectent, reconditionnent, revendent des cartons de déménagement et proposent des services de déménagement à vélo électrique sur toute la capitale. C’est donc tout naturellement que Carton Plein a accepté de participer au projet, avec comme contrepartie des places pour la représentation. Nos rédacteurs en ont donc profité et ils ont ainsi pu prendre place au fond de la salle Rossini.

Cependant, accès libre et affluence ne font pas toujours bon ménage : l’opéra est en effet gratuit mais le nombre de places est évidemment limité. Seules les 300 premières personnes ont eu l’occasion d’assister à la représentation tandis que les autres ont pu se consoler en visionnant la retransmission en direct sur les réseaux sociaux. Quelques dizaines de curieux ont dû rebrousser chemin, déçus de ne pas avoir pu assister au spectacle., fondateur et directeur de l’association. C’est également lui qui a assuré la mise en scène et la scénographie de l’opérette que nos rédacteurs sont allés voir : Pomme d’Api d’Offenbach, composé en 1873.